J'ai trouvé en moi-même, à l'issue de mes peines, des affreuses douleurs,
Un sédiment de souffre et de basalte qui n'est plus de ce monde,
Si l'on n'est pas inquiet de mourir plusieurs fois, de confronter l'horreur,
Alors il apparaît et de lui jaillissant, de la puissance abonde...
Ce sont tous mes atomes qui, sous l'océan primitif des astres ensorceleurs,
Se sont recombiné dans la danse cosmique, changer de génétique,
Puis renaître en soi-même et déployer ses ailes dans l'espace infini, mirifique,
Pour qu'à mes pieds s'enterre ma vieille peau de peur...
Et puis quand ça se passe, que tout renaît, vit, respire cette sève féconde,
Je sens en moi vibrer une force si grande qu'il faut bloquer son souffle une poignée de secondes,
Pour dégager de l'opprimante cuirasse, un corps plus grand que mille cimes,
Je suis dans l'univers, l'univers est en moi, l'unité est en tout, il n'y a plus d'abîme...
Alors je marche parmi vous mes semblables, et vous me regardez,
Bien que je ne soies personne, je passe, et vous vous pétrifiez,
À présent, les arbres m'obéissent et les rochers frémissent,
Et mon être résonne d'une grandeur extrême, m’enivrant des prémisses
Je ne suis plus humaine, je suis une sorcière,
J'ai franchi les ténèbres et me voilà suprême,
Je ne marche plus, je vole, je transforme en poussière,
Les rancœurs de la terre, les perditions humaines