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Au premier rendez-vous j'allais comme une enfant,
En courant, en chantant, c'était un firmament,
Mais j'aurai dû savoir, le vers est dans le fruit,
Et sur la peau suave déjà s'oxyde un parfum qui pourri,

Nul part est écrit que nous serons heureux,
J'ai cherché dans bien des planisphères,
Dans le marbre et l'acier, le cobalt et le feu,
Mais il n'est nulle matière où fût rougi le fer,

Pour graver dans la pierre nos initiales,
Pour mélanger le sang, calligraphie précieuse,
Il eût fallu que nous mettions le cap sur une même escale,
Que je prête une oreille aux subtiles entailles des odyssées odieuses,

Ce qui est né mourra, et c'est un fait certain,
Mais que je n'eusse donné pour tromper le destin,
Et tenir quelques heures de plus dans le creux de ma main,
Ce qu'un jour nous accorde le pernicieux Divin

Peut-être faut-il se contenter de vivre,
Sans en demander trop et bien ranger nos cœurs,
Dans de vieilles valises, parmi de sages livres,
Se gardant de porter à nos lèvres l'envoûtante liqueur

Non...Je ne veux pas cela! Quelle mortelle indigence,
Et si je n'agonise qu'en mon triste miroir que les soupirs délavent,
Je renaîtrai je crois : En écrivant comme un torrent de lave,
Des tourbillons de phrases....Les mots sont la revanche.

 

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